Le carcinome basocellulaire (ou CBC) est de loin le cancer de la peau le plus fréquent (60 à 75% environ). Il ne donne jamais de métastase. Le diagnostic est le plus souvent clinique. Son traitement repose surtout sur la chirurgie. Il s’agit d’une intervention de base de chirurgie dermatologique.
Qu’est-ce qu’un carcinome basocellulaire ?
Le carcinome basocellulaire est un cancer de la peau qui se développe dans les cellules de l’épiderme, la couche la plus superficielle de la peau. C’est le cancer de la peau le plus fréquent (60 à 75% des cancers de la peau). Les cellules tumorales ressemblent aux kératinocytes de la couche basale de l’épiderme, d’où leur nom de “basocellulaire”.
Il survient majoritairement après l’âge de 40 ans, dans les zones du corps qui ont été exposées au soleil. En effet, on le retrouve dans 95% des cas au niveau de la tête et du cou et surtout dans la région médio-faciale.
Le carcinome basocellulaire n’a qu’une évolution locale. Il ne se propage donc jamais à d’autres parties du corps, c’est à dire qu’il ne donne jamais de métastase, contrairement au carcinome épidermoïde.
Quelles sont les causes du carcinome basocellulaire ?
Le carcinome basocellulaire est causé par une exposition excessive au soleil ou à des rayonnements UV artificiels, tels que ceux émis par des cabines de bronzage.
Les autres facteurs de risque incluent :
- Peau claire : les personnes à la peau claire sont plus susceptibles de développer un carcinome basocellulaire que celles ayant une peau foncée, on parle de phototype clair.
- Age : Le risque de développer un carcinome basocellulaire augmente avec l’âge.
- Génétique : Les personnes ayant des antécédents personnels ou familiaux de carcinome basocellulaire sont plus à risque de développer cette maladie.
Quels sont les symptômes d’un carcinome basocellulaire ?
L’aspect clinique de perle translucide est typique du CBC.
Il existe en réalité 3 grandes formes cliniques :
- Nodulaire : bien limité, la plus fréquente. Le carcinome basocellulaire peut avoir l’aspect soit d’une grosse perle, soit présenter une petite zone centrale cicatricielle entourée d’un chapelet périphérique de petites perles.
- Superficiel : plaque rouge ou rosée, souvent squameuse (croûteuse).
- Sclérodermiforme : rare, mais grave. Le carcinome basocellulaire se présente sous la forme d’une plaque indurée qui évoque une cicatrice. A la palpation, la peau est indurée, infiltrée. L’extension périphérique, les limites sont très difficiles à apprécier. Cette forme de carcinome basocellulaire est souvent plus étendue que ce que l’on peut distinguer.
Toutes ces formes peuvent s’ulcérer (avec des saignements chroniques) ou bien se pigmenter (on parle alors de carcinome basocellulaire tatoué).
Comment faire le diagnostic de carcinome basocellulaire ?
Le diagnostic de carcinome basocellulaire peut être posé cliniquement par le dermatologue (examen dermatoscopique).
La confirmation du diagnostic repose sur une biopsie qui consiste à prélever un fragment de peau qui est ensuite analysé au microscope au laboratoire.
Quels sont les facteurs pronostics d’un carcinome basocellulaire ?
Le carcinome basocellulaire ne donne jamais de métastases. En revanche, il se propage localement (latéralement et en profondeur). Le risque évolutif majeur du CBC est la récidive locale.
Le risque de récidive locale va dépendre de plusieurs facteurs pronostics. Les facteurs de mauvais pronostic sont les suivants :
- Le siège du carcinome basocellulaire. Il existe en effet des régions à haut risque de récidive : le nez et les zones péri-orificielles du visage.
- Le caractère clinique mal limité.
- La taille > 1 cm dans les zones à haut risque, > 2 cm sinon.
- Le type histologique. L’examen microscopique permet de déterminer si le carcinome basocellulaire est de mauvais pronostic. Le type sclérodermiforme et le caractère infilitrant sont des facteurs de mauvais pronostic.
Quels sont les traitements du carcinome basocellulaire ?
La chirurgie est le traitement de choix. Il s’agit d’une intervention simple de chirurgie dermatologique.
La chirurgie consiste à réaliser une exérèse carcinologique en prenant des marges de sécurité pour diminuer le risque de récidive locale. Une analyse microscopique est effectuée au laboratoire pour confirmer l’exérèse complète (que tout le cancer a bien été retiré).
Les autres traitements possibles sont :
- Cryochirurgie : elle consiste à détruire la tumeur par le froid avec de l’azote liquide, pour les CBC superficiels.
- Topiques : les crèmes telles que l’imiquimod et le 5-fluorouracile, peuvent être utilisées pour traiter les CBC superficiels.
- Vismodégib : un médicament anti-cancéreux qui peut être utilisé dans des indications très précises.
Comment se déroule la chirurgie du carcinome basocellulaire ?
L’opération consiste à réaliser une exérèse chirurgicale avec des marges de sécurité.
Cette intervention se déroule sous anesthésie locale et dure environ 20 minutes. Elle peut être réalisée au cabinet la plupart du temps.
L’anesthésie locale est effectuée à l’aide d’une petite aiguille permettant d’infiltrer de la xylocaïne tout autour du CBC pour endormir la peau. Le carcinome est ensuite retiré à l’aide d’un bistouri avec des marges de sécurité de quelques millimètres puis la peau est refermée par des fils de suture. L’intervention est parfaitement indolore, aucune douleur n’est ressentie pendant le geste chirurgical, ni après le geste. Un pansement est mis en place en fin d’intervention.
Le carcinome est retiré en totalité et envoyé en pour analyse au laboratoire. Les résultats sont obtenus au bout de 10 jours environ.
Un geste de chirurgie réparatrice est nécessaire dans certains cas. Dans ce cas, il doit être effectué au bloc opératoire, le plus souvent sous anesthésie locale.
Enfin, la chirurgie de Mohs peut avoir certaines indications précises dans le cas d’un carcinome basocellulaire.
Quelles sont les mesures de prévention du carcinome basocellulaire ?
Le CBC est principalement causé par une exposition excessive au rayons UV, qu’ils soient naturels (soleil) ou superficiels (cabine de bronzage).
Voici donc quelques mesures de prévention :
- Protection contre les rayons UV : il est essentiel de protéger votre peau des rayons UV du soleil en portant des vêtements de protection, tels que des chapeaux à larges bords et des chemises à manches longues, et en utilisant régulièrement une crème solaire à large spectre avec un indice de protection solaire (IPS) d’au moins 50.
- Éviter les expositions prolongées au soleil : il est important de limiter l’exposition au soleil pendant les heures les plus chaudes de la journée, notamment entre 10h à 16h, lorsque les rayons UV sont les plus forts. Essayez de rester à l’ombre autant que possible pendant cette période de la journée.
- Éviter les cabines de bronzage : les cabines de bronzage émettent également des rayons UV qui peuvent endommager votre peau et augmenter votre risque de développer un cancer de la peau. Il est donc préférable de les éviter.
- Auto-examen régulier de la peau : il est important de surveiller régulièrement votre peau pour détecter tout changement ou apparition d’une nouvelle lésion. Si vous remarquez quelque chose d’inhabituel, consultez un médecin immédiatement.
- Visite régulière chez un dermatologue : les visites régulières chez un dermatologue peuvent aider à détecter le carcinome cutané à un stade précoce et à traiter les lésions avant qu’elles ne deviennent plus graves. Une visite annuelle chez le dermatologue est indispensable en cas d’antécédent personnel de carcinome cutané.
Quel chirurgien pour enlever un carcinome basocellulaire ?
La chirurgie du carcinome basocellulaire est un geste de base de chirurgie dermatologique.
Retirer un CBC, notamment sur le visage, peut être une opération délicate. En effet, l’objectif est d’obtenir un bon contrôle des marges pour guérir de la maladie et éviter une récidive locale, tout en obtenant une cicatrice discrète et de bonne qualité.
Nous sommes chirurgiens plasticiens et avons été formés pour la chirurgie du CBC et la chirurgie réparatrice à l’Institut Gustave Roussy. Nous vous proposerons donc la meilleure option chirurgicale possible.