Un carcinome sur le nez est le plus souvent un carcinome basocellulaire. Le traitement repose sur la chirurgie. La chirurgie consiste à retirer le carcinome avec des marges de sécurité pour éviter la récidive. Par ailleurs, un geste de reconstruction doit être réalisé dans la majorité des cas.
Qu’est-ce qu’un carcinome du nez ?
Le carcinome basocellulaire est le cancer de la peau le plus fréquent sur le nez. Il est favorisé par l’âge et l’exposition au soleil. Un carcinome basocellulaire ne donne jamais de métastases. Il évolue lentement et uniquement de façon locale. Néanmoins, il est important de le retirer rapidement pour éviter qu’il ne grossisse trop et limiter ainsi le préjudice esthétique de la chirurgie.
Cliniquement, il se présente soit sous la forme d’un nodule avec des bords irréguliers soit sous la forme d’une ulcération qui saigne et ne guérit pas spontanément.
Le diagnostic est confirmé par la biopsie réalisée par le dermatologue.
Quel est le traitement d’un carcinome sur le nez ?
Le traitement d’un carcinome basocellulaire du nez est chirurgical.
La chirurgie consiste à réaliser l’exérèse de la lésion avec des marges de sécurité de quelques millimètres autour de la lésion pour limiter le risque de récidive.
En profondeur, l’exérèse emporte l’hypoderme (la couche la plus profonde la peau) mais respecte les tissus plus profonds du nez (muscles du nez, périchondre qui recouvre les cartilages alaires).
La pièce opératoire est systématiquement envoyée pour analyse au laboratoire pour vérifier que le carcinome a bien été retiré complètement (exérèse complète).
L’opération est effectué au bloc opératoire sous anesthésie locale.
Pourquoi un geste de reconstruction est-il nécessaire le plus souvent ?
Retirer un carcinome basocellulaire n’est pas une intervention complexe et ne prend que quelques minutes.
La difficulté sur le nez est l’absence de laxité cutanée. Contrairement à d’autres régions du corps où la peau est en excès et peut être facilement pincée, ce n’est pas le cas sur le nez où la peau est tendue sur les os et les cartilages sous-jacents.
L’exérèse du carcinome basocellulaire entraîne donc un défect cutané qui ne peut être suturé directement. Il n’est pas possible de rapprocher les berges cutanées par de simples points.
Un geste de reconstruction simple doit alors être effectué dans le même temps pour refermer le « trou » engendré par l’exérèse du carcinome. Il est également effectué sous anesthésie locale.
En quoi consiste ce geste de reconstruction ?
Il peut s’agir soit d’une greffe de peau soit d’un lambeau local.
La greffe de peau
La greffe de peau consiste consiste à prélever de la peau dans une région où la laxité cutanée est importante pour reconstruire la perte de substance du nez consécutive à l’exérèse du carcinome.
Au niveau du nez, on prélève le plus souvent la peau au niveau du pli pré-auriculaire (devant l’oreille) ou bien au niveau sus-claviculaire. La zone donneuse est refermée à l’aide de fils résorbables et la cicatrice est très discrète.
La greffe de peau est ensuite désépaissie puis fixée à la perte de substance du nez à l’aide d’un pansement cousu sur le nez. Le pansement cousu à la peau est appelé pansement de bourdonnet. Il est constitué de tulle gras. Il ne doit pas être mouillé pour ne pas décoller la greffe de peau. Ce pansement de bourdonnet est retiré au 5ème jour par le chirurgien. Les fils qui maintiennent la greffe sont ensuite retirés au 10ème jour. Dans l’intervalle, des soins locaux quotidiens à base de pansement gras sont nécessaires. Ils sont effectués par une infirmière.
Il s’agit de la technique de premier choix au niveau du nez, surtout lorsque le carcinome est mal limité. Le principal inconvénient est que la greffe n’a généralement pas la même couleur que la peau adjacente du nez (« effet patch »). L’autre inconvénient est le risque d’échec ou de prise incomplète. Dans ce cas, la perte de substance est laissée en cicatrisation dirigée (c’est à dire qu’elle cicatrise par elle même). La cicatrisation est alors plus longue (plusieurs semaines) et des phénomènes de rétraction sont possibles.
La reconstruction par greffe de peau dure généralement moins d’une heure et se fait sous anesthésie locale au bloc opératoire.
Le lambeau local
Un lambeau consiste à déplacer de la peau adjacente pour reconstruire la perte de substance secondaire à l’exérèse du cancer.
Le principal avantage de cette technique est que la peau déplacée a des qualités très proches de la peau à reconstruire (en terme de couleur et d’épaisseur). De plus, le lambeau est la technique qui offre la cicatrisation la plus rapide. La cicatrisation est effective en 7 jours.
L’inconvénient est que des cicatrices supplémentaires sont nécessaires pour mobiliser la peau. Sur le nez, ces cicatrices sont parfois disgracieuses et le lambeau peut également « se mettre en boule ». C’est pourquoi la supériorité esthétique du lambeau local sur la greffe de peau n’est pas évidente au niveau du nez.
La reconstruction par lambeau local dure généralement moins d’une heure et se fait sous anesthésie locale au bloc opératoire.