Enlever un carcinome sur la peau est un geste chirurgical simple de chirurgie dermatologique. La chirurgie est en effet le principal traitement des carcinomes de la peau, qu’il s’agisse du carcinome basocellulaire ou du carcinome épidermoïde. Une biopsie préalable est recommandée. Cette chirurgie s’effectue le plus souvent sous anesthésie locale, au cabinet pour les lésions de petite taille ou bien au bloc opératoire lorsqu’un geste de reconstruction est nécessaire.
Qu’est-ce qu’un carcinome ?
Un carcinome est un cancer de la peau. Il s’agit du cancer de la peau le plus fréquent. Il existe deux types de carcinomes de la peau : le carcinome basocellulaire (75% des carcinomes) et le carcinome épidermoïde (20 % des carcinomes).
Les carcinomes de la peau sont favorisés essentiellement par l’exposition au soleil et l’âge. Ils surviennent donc sur les zones du corps photo-exposées comme le visage, le cou, le décolleté, les jambes ou le dos des mains. Un carcinome doit être suspecté devant une lésion apparue sur la peau et qui ne guérit pas spontanément. Ils sont fréquemment le siège d’ulcérations et de saignements. En revanche, ils sont dans l’immense majorité des cas indolores.
Au moindre doute, une consultation avec un dermatologue est indispensable.
La chirurgie est le principal traitement des carcinomes de la peau.
Existe-t’il des alternatives à la chirurgie ?
La chirurgie est actuellement le traitement de référence pour enlever un carcinome.
Il existe néanmoins des alternatives à la chirurgie dans des situations très précises.
En cas de carcinome basocellulaire superficiel (le caractère superficiel est confirmé par la biopsie), on peut proposer :
- Cryochirurgie : elle consiste à détruire la tumeur par le froid avec de l’azote liquide, uniquement pour les carcinomes basocellulaires superficiels.
- Topiques : les crèmes telles que l’imiquimod et le 5-fluorouracile, peuvent être utilisées pour traiter les carcinomes basocellulaires superficiels.
D’autre part, le Vismodégib est un médicament anti-cancéreux qui peut être utilisé en cas de carcinome basocellulaire infiltrant dans des indications précises en milieu hospitalier.
Enfin, en cas de carcinome épidermoïde in situ (le caractère in situ est confirmé par la biopsie), on peut également proposer : la cryothérapie, les topiques (crèmes 5-FU ou imiquimod) et la photothérapie dynamique.
Il est important de rappeler que :
- La chirurgie reste le principal traitement des carcinomes épidermoïdes et basocellulaires.
- Que le dermatologue est le seul spécialiste compétent pour décider d’un traitement non chirurgical.
- Que les traitements non chirurgicaux sont pratiqués uniquement par les dermatologues.
Y-a-t’il des examens à réaliser avant d’enlever un carcinome ?
Il est recommandé de réaliser une biopsie pour confirmer le diagnostic de carcinome. Une biopsie est un petit prélèvement de peau effectué sous anesthésie locale par le dermatologue. Ce prélèvement va ensuite être analysé au microscope dans un laboratoire pour confirmer le diagnostic de carcinome basocellulaire ou de carcinome épidermoïde.
En cas de carcinome épidermoïde infiltrant, il est recommandé de pratiquer un bilan d’extension comprenant au minimum une échographie des aires ganglionnaires de drainage. L’objectif est d’éliminer la présence de métastases ganglionnaires. En effet, le carcinome épidermoïde infiltrant peut (rarement) disséminer en donnant des métastases.
En cas de carcinome basocellulaire, aucun examen d’imagerie n’est nécessaire car il ne donne jamais de métastases.
Comment enlever un carcinome ?
Enlever un carcinome est un geste simple de chirurgie dermatologique.
L’opération consiste à réaliser une exérèse chirurgicale avec des marges de sécurité. Prendre des marges de sécurité consiste à retirer quelques millimètres de peau en plus tout autour des limites visibles du carcinome. L’objectif est de s’assurer l’exérèse complète, c’est à dire de bien retirer tout le carcinome car les limites microscopiques sont parfois plus étendues que les limites visibles.
Cette intervention se déroule sous anesthésie locale et dure environ 20 minutes. Elle peut être réalisée au cabinet la plupart du temps. Lorsqu’un geste de reconstruction est nécessaire (par exemple sur le nez, sur la lèvre ou sur l’oreille), la chirurgie aura lieu au bloc opératoire (également sous anesthésie locale).
L’anesthésie locale est effectuée à l’aide d’une petite aiguille permettant d’infiltrer de la xylocaïne tout autour du carcinome pour endormir la peau. Le carcinome est ensuite retiré à l’aide d’un bistouri avec des marges de sécurité de quelques millimètres puis la peau est refermée par des fils de suture. L’intervention est parfaitement indolore (en dehors des piqûres pour anesthésier la peau). Aucune douleur n’est donc ressentie pendant le geste chirurgical, ni après le geste. Un pansement est mis en place en fin d’intervention.
Y-a-t’il des analyses effectuées sur le carcinome retiré ?
Le carcinome retiré est envoyé en pour analyse au laboratoire. Les résultats sont obtenus au bout de 10 à 15 jours environ.
L’objectif des analyses est de vérifier que le carcinome a bien été retiré en entier et que les marges de sécurité sont suffisantes. On parle d’exérèse complète.
En cas d’exérèse incomplète, une reprise chirurgicale est nécessaire pour éviter une récidive.
Est-il obligatoire d’aller au bloc opératoire pour enlever un carcinome ?
Non, la plupart du temps le geste chirurgical peut être réalisé directement au cabinet.
Néanmoins, il peut être nécessaire de pratiquer la chirurgie au bloc opératoire dans les situations suivantes :
- Un geste de reconstruction est nécessaire : c’est souvent le cas au niveau du nez, des oreilles, des paupières et de la lèvre.
- Patients âgés et fragiles.
- Il existe de multiples lésions à retirer (> 3).
Quelles sont les consignes après la chirurgie du carcinome ?
Enlever un carcinome n’est pas une chirurgie lourde. Les consignes post-opératoires sont simples. La plupart du temps, les soins infirmiers ne sont d’ailleurs pas nécessaires.
La consigne principale est la suivante : douche à l’eau et au savon chaque jour (savon de Marseille) sans le pansement.
Les fils de suture doivent être retirés par un(e) infirmier(e) au 7ème jour sur le visage, au 10ème jour sur le cou et au 15ème jour sur le cuir chevelu ou les autres localisations du corps.
L’activité physique et la baignade en piscine ou en eau de mer doivent être évités pendant une durée de 2 à 3 semaines selon la localisation du carcinome opéré.
Quels sont les risques de la chirurgie du carcinome ?
Enlever un carcinome n’est pas une chirurgie particulièrement risquée. En effet, il s’agit d’une chirurgie superficielle.
Les deux risques principaux de cette chirurgie sont :
- L’exérèse incomplète : tout le carcinome n’a pas été retiré du premier coup, cela est dû au fait que les limites microscopiques (réelles) du carcinome sont parfois plus étendues que les limites visibles (c’est pourquoi la chirurgie est réalisée avec des marges de sécurité et que des analyses sont réalisées sur la pièce opératoire après la chirurgie).
- L’ouverture de cicatrice (ou désunion de la cicatrice) : la peau est souvent refermée avec un peu de tension après avoir retiré un carcinome (du fait des marges de sécurité). Les ouvertures de cicatrices sont la complication la plus fréquente (mais dans l’absolu, elles restent rares). En cas de désunion de la cicatrice, des soins locaux infirmiers seront prescrits (pour une durée de 4 à 6 semaines). Il n’existe aucun risque infectieux en cas d’ouverture de la cicatrice contrairement à une idée répandue.
Quand doit-on avoir recours à un geste de reconstruction ?
Enlever un carcinome (avec des marges de sécurité autour) va engendrer une perte de substance cutanée. Dans l’immense majorité des cas, la peau peut être refermée directement après avoir retiré un carcinome. On parle de suture directe.
Lorsque la laxité cutanée (ou réserve cutanée) n’est pas suffisante pour refermer la peau directement, un geste de chirurgie réparatrice est nécessaire pour refermer la perte de substance cutanée. C’est pratiquement toujours le cas pour le nez par exemple et fréquemment pour l’oreille, la lèvre et la paupière. Dans ce cas, la chirurgie se déroulera au bloc opératoire, le plus souvent sous anesthésie locale. Les gestes de reconstruction incluent la réalisation d’une greffe de peau ou d’un lambeau. Dans la majorité des cas, il s’agit de gestes simples (moins d’une heure de chirurgie).
Quel chirurgien pour enlever un carcinome ?
La chirurgie du carcinome est un geste simple de chirurgie dermatologique.
Enlever un carcinome, notamment sur le visage, peut néanmoins être un geste délicat. En effet, l’objectif est d’obtenir un bon contrôle des marges pour guérir de la maladie et éviter une récidive locale, tout en obtenant une cicatrice discrète et de bonne qualité.
Nous sommes chirurgiens plasticiens et avons été formés à la chirurgie du carcinome ainsi qu’à la chirurgie réparatrice à l’Institut Gustave Roussy. Nous vous proposerons donc la meilleure option chirurgicale possible.