Comment reconnaître un carcinome de la peau ?

Les carcinomes de la peau représentent 90% des cancers de la peau, dont 75% sont des carcinomes basocellulaires et 20% sont des carcinomes épidermoïdes. Ils doivent être suspectés devant une lésion cutanée récemment apparue qui ne guérit pas spontanément.
Comment reconnaitre un carcinome ?

Reconnaître un carcinome de la peau est la spécialité du médecin dermatologue. Les carcinomes sont les cancers les plus fréquentes de la peau. Les deux types de carcinomes les plus fréquents sont le carcinome basocellulaire et le carcinome épidermoïde. Ils apparaissent le plus souvent après l’âge de 50 ans. Rarement, des carcinomes basocellulaires peuvent survenir également chez l’adulte jeune. Ils doivent être suspectés devant une lésion cutanée qui ne guérit pas spontanément.

Comment reconnaître un carcinome basocellulaire ?

Qu’est-ce qu’un carcinome basocellulaire ?

C’est le cancer de la peau le plus fréquent (environ 75% des cancers de la peau). Le carcinome basocellulaire se développe dans les cellules de l’épiderme (la couche la plus superficielle de la peau). Les cellules tumorales qui constituent le carcinome basocellulaire ont une apparence similaire à celle des kératinocytes de la couche basale de l’épiderme, d’où leur nom de “basocellulaire”.

Ils surviennent le plus souvent après l’âge de 40 ans, dans les zones du corps qui ont été exposées au soleil. C’est pourquoi ont les retrouve le plus souvent au niveau de la tête et du cou. L’exposition solaire constitue en effet un facteur de risque majeur dans la survenue des carcinomes basocellulaires.

Le carcinome basocellulaire n’a qu’une évolution locale. Il ne donne jamais de métastase, contrairement au carcinome épidermoïde. Si on le laisse évoluer, le carcinome basocellulaire va donc progresser localement (latéralement et en profondeur).

L’évolution d’un carcinome basocellulaire est le plus souvent très lente.

A quoi ressemble un carcinome basocellulaire ?

L’aspect clinique typique est la perle translucide.

Il apparaît sur des régions du corps qui ont été exposées au soleil, principalement sur le visage, le cou et les épaules.

Il existe en réalité 3 grandes formes cliniques :

  1. Nodulaire : bien limité, il s’agit de la forme la plus fréquente. Le carcinome basocellulaire peut avoir l’aspect soit d’une grosse perle, soit présenter une petite zone centrale cicatricielle entourée d’un chapelet périphérique de petites perles.
  2. Superficiel : plaque rosée ou franchement rouge, souvent squameuse (croûteuse).
  3. Sclérodermiforme : rare, mais grave. Le carcinome basocellulaire est très mal limité. Il se présente sous la forme d’une plaque indurée qui ressemble à une cicatrice. A la palpation, la peau est indurée. Les limites sont très difficiles à distinguer. Cette forme de carcinome basocellulaire est souvent plus étendue que ses limites visibles laissent penser. Le risque de récidive est élevé.

Toutes ces formes peuvent s’ulcérer (avec des saignements chroniques) ou bien se pigmenter (on parle alors de carcinome basocellulaire tatoué).

carcinome basocellulaire
Un carcinome basocellulaire.

Comment reconnaître un carcinome épidermoïde ?

Qu’est-ce qu’un carcinome épidermoïde ?

Le carcinome épidermoïde de la peau (également carcinome spinocellulaire) est un cancer de la peau qui se développe à partir des cellules squameuses de l’épiderme. Il s’agit du cancer de la peau le plus fréquent après le carcinome basocellulaire. Son incidence augmente avec l’âge et il apparaît le plus souvent après 70 ans.

Différence entre carcinome épidermoïde invasif et in situ

Contrairement au carcinome basocellulaire, le carcinome épidermoïde peut (très rarement) donner des métastases.

Plus précisément, c’est dans sa forme invasive qu’un carcinome épidermoïde est susceptible de se propager dans le corps. Le caractère invasif est un critère histologique déterminé après examen au microscope d’un fragment de la lésion (biopsie). Les cellules d’un carcinome épidermoïde invasif ont en effet dépassé la membrane basale et peuvent disséminer par la circulation à d’autres endroits du corps en donnant des métastases. Un bilan d’extension comprenant au moins une échographie des aires ganglionnaires de drainage devra être réalisée à la recherche d’éventuelles métastases.

A l’inverse, le carcinome épidermoïde in situ, par définition, ne franchit pas la membrane basale et ne peut donc pas donner de métastases

Lésions pré-cancéreuses

Un carcinome épidermoïde invasif peut parfois se développer à partir d’une lésion pré-cancéreuse :

A quoi ressemble un carcinome épidermoïde ?

Les carcinomes épidermoïdes apparaissent le plus souvent sur les zones qui ont été exposées au soleil. Ils sont fréquents au niveau des mains (dos de la main), des jambes (face antérieure de la jambe) et du visage.

Ils se présentent sous la forme d’une lésion rouge à la surface croûteuse, parfois en relief et bourgeonnante, qui peut saigner (lésion ulcérée). Cette lésion ne guérit pas spontanément et sa taille augmente plus ou moins rapidement avec le temps. L’augmentation rapide de la taille d’un carcinome épidermoïde traduit son agressivité.

Contrairement au carcinome basocellulaire, le carcinome épidermoïde peut toucher les muqueuses. Ils peuvent survenir sur les muqueuses de la bouche ou, plus rarement, des organes génitaux (maladie de Bowen).

carcinome épidermoïde
Un carcinome épidermoïde ulcéré.

Comment confirmer le diagnostic de carcinome ?

Reconnaître un carcinome de la peau est la spécialité du dermatologue. Le diagnostic est parfois typique sur le plan clinique.

Une biopsie pourra être réalisée pour confirmer le diagnostic. La biopsie consiste à prélever sous anesthésie locale un fragment de la lésion pour l’envoyer pour analyse au laboratoire.

Comment enlever un carcinome ?

La chirurgie est le principal traitement des carcinomes de la peau. Il s’agit d’un geste simple de chirurgie dermatologique.

L’intervention consiste à réaliser une exérèse chirurgicale avec des marges de sécurité (de 3-4 mm à 1 cm selon le type de la lésion et la localisation).

L’opération peut avoir lieu directement au cabinet pour des lésions de petite taille et lorsqu’aucun geste de reconstruction n’est nécessaire. Une lésion sur le nez par exemple, nécessite presque toujours un geste de reconstruction qui devra être réalisé au bloc opératoire (greffe de peau ou lambeau local le plus souvent).

L’intervention a lieu sous anesthésie locale. L’anesthésie locale est effectuée à l’aide d’une petite aiguille permettant d’infiltrer de la Xylocaïne tout autour du carcinome pour endormir la peau. Le carcinome est ensuite retiré à l’aide d’un bistouri avec des marges de sécurité de quelques millimètres. La peau est ensuite refermée par des fils de suture. L’intervention est parfaitement indolore, aucune douleur n’est ressentie pendant le geste chirurgical (en dehors des piqûres de l’anesthésie), ni après le geste. Un pansement est mis en place en fin d’intervention.

Le carcinome est envoyé pour analyse au laboratoire. Les résultats sont obtenus au bout de 10 jours environ. L’objectif est de vérifier que tout le carcinome a bien été retiré (on parle d’exérèse complète).

Un geste de chirurgie réparatrice est nécessaire dans certains cas. Dans ce cas, il doit être effectué au bloc opératoire, le plus souvent sous anesthésie locale.

Quel chirurgien pour enlever un carcinome de la peau ?

Reconnaître un carcinome et confirmer le diagnostic est le travail du dermatologue. Il pourra faire appel à un chirurgien pour retirer le carcinome. La chirurgie du carcinome est un geste de base de chirurgie dermatologique.

Enlever un carcinome, notamment sur le visage, peut être une opération délicate. En effet, l’objectif retirer tout le carcinome avec les bonnes marges pour éviter la récidive, tout en obtenant une cicatrice discrète et la plus esthétique possible.

Nous sommes chirurgiens plasticiens et avons été formés à la chirurgie du carcinome et à la chirurgie réparatrice à l’Institut Gustave Roussy. Nous vous proposerons donc la meilleure option chirurgicale possible.