Traitement d’une cicatrice chéloïde : comment s’en débarrasser ?

La cicatrice chéloïde est une cicatrice pathologique résultant de la prolifération anormale du tissu conjonctif du derme. Son traitement associe chirurgie et injections locales de corticoïdes. Le risque de récidive est elevé.
cicatrice chéloïde

Le traitement d’une cicatrice chéloïde repose sur la chirurgie en association avec des injections locales de corticoïdes pour prévenir la récidive.

Qu’est-ce qu’une cicatrice chéloïde ?

Causes

Les causes exactes de la survenue d’une cicatrice chéloïde ne sont pas connues.

Néanmoins, on sait qu’une cicatrice chéloïde résulte de la prolifération anormale du tissu conjonctif du derme.

Les cellules de la peau produisent du collagène (du tissu conjonctif) pour aider à guérir la plaie au cours de la cicatrisation. Ce tissu conjonctif vient combler la plaie pour refermer la perte de substance. C’est le processus normal de la cicatrisation. Ce processus dure généralement 12 mois environ, c’est à dire qu’une cicatrice est censée ne plus évoluer au-delà d’un an.

Dans le cas d’une cicatrice chéloïde, la cicatrisation s’emballe et se fait de façon exubérante. En effet, les cellules de la peau produisent une quantité excessive de collagène, ce qui entraîne une accumulation anormale de tissu cicatriciel. Le processus de cicatrisation ne s’arrête pas spontanément. Une cicatrice chéloïde continue donc à évoluer plusieurs années après son apparition.

Une cicatrice chéloïdes peut apparaître suite à une blessure, une intervention chirurgicale, une vaccination, mais parfois elle peut même apparaître sans cause évidente.

Symptômes

Une cicatrice normale est habituellement plane et de couleur pâle ou blanche. Elle peut être plus ou moins large en fonction de sa localisation et de son histoire (sans être en relief).

A l’inverse, une cicatrice chéloïde est en relief, parfois très épaisse voire en boule (notamment sur les lobes d’oreille) et a une couleur plus foncée que la peau environnante. Elle s’accompagne fréquemment de symptômes comme des douleurs ou des démangeaisons, parfois très invalidantes. Les cicatrices chéloïdes peuvent se former n’importe où sur le corps. Néanmoins, elles sont plus fréquentes sur les oreilles (secondairement aux trous des piercings), sur la ligne médiane du thorax (en regard du sternum), sur les épaules et la partie inférieure du visage (cicatrices d’acné).

Enfin, à l’inverse d’une cicatrice normale qui n’évolue plus au-delà de la première année, une cicatrice chéloïde poursuit son évolution plusieurs années après son apparition.

Quels sont les facteurs favorisant les cicatrices chéloïdes ?

Si les causes exactes des cicatrices chéloïdes ne sont pas connues, plusieurs facteurs de risque de cicatrice chéloïde ont été identifiés :

  • Un antécédent personnel de cicatrice chéloïde : le risque de faire une chéloïde est plus important chez un patient ayant déjà eu une cicatrice chéloïde par le passé
  • L’origine africaine ou asiatique : les cicatrices chéloïdes sont plus fréquentes sur les peaux aux foncées ou asiatiques. L’explication n’est pas connue à ce jour.
  • La localisation : les cicatrices chéloïdes sont plus fréquentes au niveau des oreilles (trous de piercings), sur la partie inférieure du visage, notamment le menton, le haut du dos et les épaules (cicatrices d’acné), sur la région médio-thoracique (en regard du sternum).
  • La tension sur la cicatrice : le risque de cicatrice chéloïde est plus important si une plaie est fermée en tension suite à une perte de substance.
  • La profondeur de l’atteinte du derme : la plaie doit être suffisamment profonde pour qu’une cicatrice chéloïde puisse se former.

Quel est le traitement d’une cicatrice chéloïde ?

La prise en charge d’une cicatrice chéloïde est une intervention de base de chirurgie dermatologique. Néanmoins, le traitement diffère d’une simple reprise de cicatrice.

En effet, il associe la chirurgie à des injections de corticoïdes dans la cicatrice.

Il est très important de comprendre que le risque de récidive est élevé malgré un traitement bien conduit.

Chirurgie d’exérèse intra-cicatricielle

Il s’agit d’un geste chirurgical simple qui est effectué le plus souvent directement au cabinet.

La chirurgie se déroule sous anesthésie locale.

On commence par endormir la peau autour de la cicatrice à l’aide de petites piqûres de Xylocaïne (un anesthésique local). Ces piqûres sont très peu douloureuses. Le reste de l’intervention est parfaitement indolore, c’est à dire qu’aucune douleur n’est ressentie pendant l’intervention.

On réalise ensuite l’exérèse intra-cicatricielle, c’est à dire qu’on retire la cicatrice chéloïde mais pas en totalité. On enlève environ 90% de son volume. L’exérèse de la totalité de la cicatrice exposerait à une récidive quasi-certaine.

La cicatrice est ensuite refermée sur elle même à l’aide de fils de suture en un seul plan. On utilise des fils de suture non résorbables, en Nylon, qui ont la propriété d’être inertes. Ces fils ne créent donc pas d’inflammation. Les fils résorbables (qui se résorbent en créant de l’inflammation) sont à proscrire car ils favorisent la récidive.

Corticothérapie intra-cicatricielle

Une injection de corticoïdes (Kenacort) est effectuée directement dans la cicatrice à la fin de la chirurgie. On parle de corticothérapie intra-cicatricielle. Les corticoïdes sont injectées uniquement dans la cicatrice, ils ne diffusent donc pas dans la circulation sanguine.

La corticothérapie intra-cicatricielle a pour objectif d’éviter la récidive. Plusieurs séances d’injections de corticoïdes (Kenacort), espacées de 3 à 4 semaines, sont nécessaires après la chirurgie pour diminuer le risque de récidive.

Elles sont réalisées directement en consultation.

Pressothérapie

Des pansements siliconés sont également prescrits en fin d’intervention. Ils doivent être mis en place pendant au moins 3 mois. Ces pansements exercent une pression sur la cicatrice pour diminuer le risque de récidive.

Risque de récidive

Il existe néanmoins un risque élevé de récidive de cicatrice chéloïde même lorsque le traitement est bien conduit.

Un suivi régulier est indispensable pour détecter une récidive précoce de la cicatrice chéloïde.

Dans ce cas, le traitement doit être recommencé.

Quel médecin pour traiter une cicatrice chéloïde ?

La traitement d’une cicatrice chéloïde, comme toute reprise de cicatrice, est un geste de base de la chirurgie esthétique. Elle est donc effectuée par un chirurgien esthétique.

Nous sommes chirurgiens plasticiens, formés à la chirurgie esthétique, que nous pratiquons de façon hebdomadaire (chirurgie du visage, du sein et de la silhouette) à la clinique Ambroise Paré, à Neuilly-sur-Seine.

Le traitement d’une cicatrice chéloïde est un geste simple qui peut souvent être réalisé directement au cabinet, sans aller nécessairement au bloc opératoire. Dans tous les cas, ce geste est effectué sous anesthésie locale.

Le suivi est indispensable pour détecter une récidive précoce.