Boule du lobe d’oreille : kyste de l’oreille ou cicatrice chéloïde ?

Une boule du lobe de l'oreille peut correspondre à un kyste sébacé dans le lobe ou à une cicatrice chéloïde. Découvrez les causes de ces pathologies fréquentes et leurs traitements.
boule du lobe d'oreille

Une boule du lobe d’oreille est le plus souvent un kyste sébacé développé dans le lobe de l’oreille. Néanmoins, il peut aussi s’agir d’une cicatrice chéloïde de l’oreille. Dans tous les cas, le traitement de ces affections bénignes mais fréquentes repose sur la chirurgie.

Boule du lobe d’oreille : s’agit-il d’un kyste de l’oreille ?

Kyste sébacé de l’oreille

Le kyste sébacé (ou kyste épidermique) est une tumeur sous-cutanée bénigne constituée d’une coque (ou capsule) renfermant un liquide plus ou moins pâteux. Les kystes sébacés sont très fréquentes au niveau des oreilles et plus particulièrement au niveau du lobe de l’oreille. Ils peuvent être présents également derrière l’oreille. Les kystes des oreilles sont fréquemment multiples et peuvent siéger sur les deux lobes d’oreille. Ils sont de taille variable.

Un kyste de l’oreille se présente sous la forme d’une boule sur l’oreille généralement ferme, bien limitée bien mobile par rapport à la peau. Un petit pertuis (un petit trou) peut être visible. La pression du kyste peut faire sourdre un liquide malodorant.

Les causes ne sont pas connues. Un terrain familial est parfois retrouvé.

Les kystes du lobe de l’oreille peuvent s’infecter et entraîner un épisode inflammatoire douloureux.

Il s’agit de tumeurs bénignes, qui ne dégénèrent jamais en cancer.

Le traitement repose sur la chirurgie

Un kyste du lobe de l’oreille disparaît rarement spontanément.

La chirurgie du kyste est le seul traitement permettant de faire disparaître définitivement un kyste de l’oreille. Retirer un kyste de l’oreille est une intervention de base de chirurgie dermatologique.

Par ailleurs, il n’est pas possible de retirer un kyste manuellement. Les manipulations du kyste sont par ailleurs déconseillées car elles favorisent l’infection du kyste et donc la survenue d’un épisode inflammatoire douloureux, voire d’un abcès.

De même, il est fortement déconseillé de vider manuellement le contenu d’un kyste en le pressant. Les techniques visant à aspirer le contenu d’un kyste sont inutiles voire dangereuses. Ces gestes traumatiques peuvent entraîner l’infection du kyste. Le seul moyen de se débarrasser définitivement d’un kyste de l’oreille est d’enlever toute la capsule (ou coque) qui constitue le kyste. C’est l’objectif de la chirurgie.

La chirurgie du kyste de l’oreille est effectuée sous anesthésie locale. Seuls les kystes en phase froide (non inflammatoire) peuvent être retirés.

Une anesthésie locale est d’abord effectuée à l’aide d’une petite aiguille avec de la Xylocaïne au niveau de l’oreille. Le chirurgien dermatologue retire ensuite un petit fuseau de peau emportant le kyste sous-jacent avec toute sa coque et son orifice (pertuis). La peau est enfin refermée à l’aide de fils de suture et un petit pansement est mis en place en fin d’intervention.

Le retrait d’un kyste est une intervention simple et rapide qui dure une quinzaine de minutes. Comme l’intervention est réalisée sous anesthésie locale, aucune douleur n’est ressentie pendant l’intervention, ni au décours de l’intervention.

La récidive d’un kyste de l’oreille après l’exérèse chirurgicale est exceptionnelle.

Boule du lobe d’oreille : comment reconnaître une cicatrice chéloïde ?

Cicatrice chéloïde du lobe de l’oreille

Une cicatrice chéloïde résulte de la prolifération anormale de tissu conjonctif au niveau du derme. Le processus normal de la cicatrisation s’accompagne en effet d’une production physiologique de collagène. Le tissu conjonctif ainsi produit a pour but de refermer la plaie avec la formation d’une cicatrice. Dans le cas d’une cicatrice chéloïde, la cicatrisation s’emballe et ne s’arrête plus spontanément. La production de tissu conjonctif se fait alors de façon excessive. La cicatrisation normale dure généralement 12 mois environ. Une cicatrice chéloïde continue elle à évoluer au-delà de la première année.

Au niveau des lobes d’oreille, les cicatrices chéloïdes sont plus fréquentes que sur les autres parties du corps. Elles sont souvent en rapport avec le traumatisme induit par les trous de piercings.

Elles se présentent sous la forme de boules sur les oreilles très dures. Ces boules ne sont pas mobiles, c’est à dire qu’elles sont fusionnées à la peau saine. Elles sont généralement de couleur plus foncée que la peau saine autour. Une cicatrice chéloïde de l’oreille peut être responsable de douleurs et de démangeaisons. Leur taille est très variable. Leur tendance à augmenter de volume avec le temps font qu’elles deviennent rapidement gênantes sur le plan esthétique.

Le traitement associe chirurgie et corticothérapie locale

La prise en charge d’une cicatrice chéloïde de l’oreille est une intervention de base de chirurgie dermatologique. Le traitement associe la chirurgie d’exérèse à des injections de corticoïdes au sein de la cicatrice.

Le risque de récidive est élevé malgré un traitement bien mené.

La chirurgie consiste à réaliser une exérèse intra-cicatricielle sous anesthésie locale. La peau de l’oreille est d’abord endormie à l’aide de petites piqûres de Xylocaïne. La cicatrice chéloïde est ensuite retirée à 90% à l’aide d’un bistouri. On ne retire pas la cicatrice en totalité car l’exérèse de la totalité de la cicatrice entraînerait une récidive immédiate. La chéloïde restante est ensuite refermée sur elle même à l’aide de fils de suture. On utilise des fils de suture non résorbables qui ont la propriété de ne pas créer d’inflammation. Les fils résorbables (qui eux se résorbent en créant de l’inflammation) ne sont pas recommandés car ils favorisent la récidive.

Une injection de corticoïdes (Kenacort) est ensuite effectuée directement dans la cicatrice à la fin de la chirurgie. Les corticoïdes sont injectées uniquement dans la cicatrice, ils ne diffusent donc pas dans la circulation sanguine, ni dans la peau aux alentours.

La corticothérapie locale a pour but de limiter au maximum la récidive. Plusieurs séances d’injections de corticoïdes (Kenacort), espacées de 3 à 4 semaines, sont nécessaires après la chirurgie. Un suivi régulier est indispensable les premiers mois pour détecter une récidive précoce.

Les piercings des oreilles sont ensuite déconseillés car ils risquent d’entraîner l’apparition de nouvelles cicatrices chéloïdes.

Quel chirurgien pour retirer une boule du lobe de l’oreille ?

Enlever un kyste de l’oreille ou traiter une cicatrice chéloïde de l’oreille sont des interventions très simples de chirurgie dermatologique.

Ces intervention se déroule sous anesthésie locale, directement au centre.

Un suivi régulier est mis en place en cas de chéloïde de l’oreille pour détecter et prendre en charge une récidive précoce.