Un kyste du pubis est une pathologie très fréquente qui se traduit par une boule sous la peau du pubis. Les kystes pubiens sont fréquemment inflammatoires et douloureux et peuvent donc être source d’inconfort au quotidien. Ils sont plus fréquents chez les femmes. Leurs causes sont multiples. Le traitement repose sur la chirurgie.
Quels sont les symptômes d’un kyste du pubis ?
Un kyste au niveau du pubis se manifeste par une boule située sous la peau du pubis.
Le kyste peut parfois devenir douloureux à l’occasion d’un épisode inflammatoire. La peau inflammatoire est rouge, indurée et douloureuse autour du kyste. Le volume du kyste peut alors augmenter. Parfois, du pus peut même s’écouler à la surface si le kyste est fistulisé à la peau. Les manipulations du kystes peuvent également faire sourdre un liquide. Il est néanmoins déconseiller d’essayer de vider un kyste pubien car cela favorise la surinfection.
Les épisodes inflammatoires peuvent se répéter dans le temps, espacés de périodes d’accalmie. En période inflammatoire, un kyste du pubis peut être invalidant et gêner la position assise.
Quelles sont les causes d’un kyste du pubis ?
Les causes d’un kyste du pubis sont multiples : kyste sébacé (également appelé kyste épidermique), kyste d’inclusion pilaire, kyste trichilemmal (également appelé loupe), hidrosadénite (ou hidradénite) suppurée dans le cadre d’une maladie de Verneuil.
Les kystes de pubis, quelle que soit leur origine, ne guérissent généralement jamais spontanément.
Kyste sébacé du pubis
Un kyste sébacé, aussi appelé kyste épidermique, est la tumeur bénigne la plus fréquente que l’on retrouve sous la peau. Les kystes sébacés peuvent se former sur toutes les régions du corps. On peut notamment les retrouver au niveau du pubis. Un kyste sébacé se forme suite à l’obstruction d’une glande sébacée qui va se gorger de sébum. Il est constituée d’une capsule périphérique (ou coque) qui secrète le sébum.
Cliniquement, un kyste sébacé du pubis se manifeste par une boule sous la peau, plus ou moins dure, qui apparaît attachée à la peau. Il est fréquemment surmonté un petit point noir qui correspond à l’orifice du kyste. La pression du kyste fait sourdre un liquide malodorant.
Un kyste sébacé est indolore en période froide. Il peut néanmoins s’infecter et entraîner un épisode inflammatoire douloureux. Le kyste augmente de volume, la peau devient rouge, inflammatoire et douloureuse. Le kyste surinfecté peut parfois se transformer en abcès avec écoulement spontané de pus. Les traumatismes répétés d’un kyste sébacé (telles que les manipulations – le fait de le presser ou d’essayer de le vider – ou les frottements répétés des sous-vêtements) favorisent la surinfection du kyste et la formation d’un abcès du pubis. Un épisode inflammatoire dure généralement 2 à 3 semaines. Les épisodes de surinfection du kyste (phases chaudes) peuvent se répéter dans le temps, entrecoupés de périodes d’accalmie (phase froide).
Le traitement repose sur la chirurgie et ne peut être réalisée qu’en période froide.
Le tabac est un facteur favorisant l’apparition des kystes sébacés, leur surinfection et retarde la cicatrisation.
Kyste d’inclusion pilaire et poil incarné du pubis
Un kyste d’inclusion pilaire se forme secondairement à un poil qui pousse sous la peau (poil incarné au pubis).
Un poil qui pousse à l’envers sous la peau entraîne une réaction inflammatoire à corps étranger. Un granulome inflammatoire va se former autour du poil. On parle de kyste d’inclusion pilaire.
Un kyste d’inclusion pilaire du pubis est inflammatoire de façon chronique. Les périodes d’accalmie sont rares et il existe un fond douloureux chronique. La peau est souvent indurée et douloureuse tout autour. Un liquide jaunâtre et malodorant tâche fréquemment les sous-vêtements.
Ils sont favorisés par le rasage et l’épilation du pubis (quelle que soit la technique, cire naturelle ou laser).
Un kyste d’inclusion pilaire ne guérit jamais spontanément. Le traitement repose sur la chirurgie. Les antibiotiques sont inutiles.
Kyste trichilemmal au pubis
Un kyste trichilemmal du pubis (également appelé loupe du pubis) est une tumeur bénigne qui se développe sous la peau du pubis à partir d’un follicule pileux. Comme le kyste sébacé, elle est constituée d’une coque renfermant un liquide plus ou moins épais.
Les loupes sont très fréquentes au niveau du cuir chevelu. Au niveau du pubis, elles sont beaucoup plus rares.
Cliniquement, elle se présente sous la forme d’une boule sur le pubis, plus ou moins dure et bien mobile. Elle est asymptomatique. Une loupe du pubis peut parfois s’infecter et devenir douloureuse. Les loupes du pubis ont tendance à grossir avec le temps et peuvent devenir inesthétiques et gênantes.
Le traitement repose sur la chirurgie et ne peut être effectuée qu’en période non inflammatoire.
Maladie de Verneuil localisée au pubis
La maladie de Verneuil est une maladie inflammatoire chronique de la peau. Elle se caractérise par la formation de nodules douloureux dans les régions du corps où se trouvent des glandes sudoripares apocrines (qui sont responsables de la transpiration). Elle peut donc toucher les aisselles, l’aine, les fesses ou bien le pubis.
Ces nodules peuvent parfois s’infecter et se transformer en abcès. La maladie de Verneuil est la première cause d’abcès chroniques au niveau des aisselles ou du pubis.
Les causes exactes de la maladie de Verneuil sont mal connues. Des facteurs génétiques, hormonaux et environnementaux peuvent jouer un rôle dans le développement de la maladie. Elle est également associée à des troubles du système immunitaire.
La maladie de Verneuil est une affection chronique qui peut très invalidante lors des poussées inflammatoires. Le traitement vise à réduire les poussées inflammatoires.
La chirurgie n’est pas le traitement principal de la maladie de Verneuil. Le traitement est d’abord médical et repose sur l’expertise du médecin dermatologue. La chirurgie doit être envisagée en cas d’échec partiel ou total du traitement médical. Le traitement chirurgical est un traitement d’appoint qui vise à retirer les nodules persistant malgré un traitement médical bien conduit.
Comment enlever un kyste au pubis ?
Le traitement d’un kyste du pubis repose sur la chirurgie. Il s’agit d’une intervention très simple de chirurgie dermatologique.
La chirurgie du kyste pubien est appelée exérèse chirurgicale. Elle consiste donc à réaliser l’ablation du kyste du pubis en totalité et se déroule sous anesthésie locale.
L’intervention peut avoir lieu directement au cabinet. Il est inutile d’aller au bloc opératoire pour retirer un simple kyste du pubis.
Cette opération dure une quinzaine de minutes. L’anesthésie locale est effectuée avec de la Xylocaïne qui est infiltrée à l’aide d’une aiguille fine. Seule la peau du pubis autour du kyste est anesthésiée. Le chirurgien procède ensuite à l’ablation du kyste. On retire un petit fuseau de peau emportant soit l’orifice du kyste (pour un kyste sébacé) soit la peau malade (pour un kyste d’inclusion pilaire). On libère ensuite toute la coque du kyste située sous la peau. Le plus important est de retirer le kyste en totalité pour éviter la récidive à distance. En effet, la récidive est systématique si on laisse un fragment de coque sous la peau (ou si on laisse le poil à l’origine d’un kyste à inclusion pilaire). La peau est ensuite refermée à l’aide de fils de suture. Un pansement est mis en place à la fin de l’intervention.
Le kyste est envoyé pour analyse au laboratoire (examen au microscope systématique).
Quelles sont les consignes après l’ablation d’un kyste du pubis ?
Aucun arrêt de travail n’est nécessaire. Le travail peut être repris le jour même.
Les consignes post-opératoires sont simples :
- Ablation des fils par un infirmier ou une infirmière 2 semaines après l’opération.
- Aucun soin infirmier particulier n’est nécessaire.
- Douche à l’eau et au savon doux chaque jour, sans le pansement.
- La baignade et le sport doivent néanmoins être évités pendant une période de 3 semaines.
- Il est recommandé de porter des vêtements amples pendant la durée de la cicatrisation pour éviter les frottements.
Comment soigner un kyste au pubis qui fait mal ?
Kyste du pubis infecté
L’opération d’un kyste sébacé du pubis ne peut être réalisée qu’en phase froide, c’est à dire lorsque le kyste n’est ni inflammatoire ni douloureux.
Si le kyste est douloureux, il faudra attendre entre 6 et 8 semaines pour intervenir et retirer le kyste. Dans ce cas, on prescrira des antibiotiques pour une courte durée ainsi que des soins locaux. Un kyste en phase inflammatoire ne doit pas être retiré. En effet, l’inflammation compromet l’exérèse complète du kyste. Cela signifie qu’on risque de ne pas retirer correctement tout le kyste. La récidive est systématique dans ce cas. De plus, la cicatrisation se fait dans des conditions défavorables lorsque la peau est inflammatoire, avec un risque le d’ouverture de la cicatrice en post-opératoire.
En cas d’abcès du pubis, une incision de drainage peut être réalisée.
Kyste à inclusion pilaire (poil incarné)
Les kystes du pubis secondaires à des poils incarnés sont toujours plus ou moins inflammatoires. Les antibiotiques sont inutiles. Le traitement repose sur la chirurgie qui permet d’extraire le poil responsable de l’inflammation chronique.
Quel médecin pour enlever un kyste au pubis ?
Enlever un kyste du pubis est une intervention qui peut être réalisée par n’importe quel chirurgien. En France, le chirurgien dermatologue est le plus souvent sollicité.
Au Centre de Chirurgie Dermatologique Paris Monceau, nous retirons régulièrement des kystes sur différentes régions du corps, et notamment au niveau du pubis. Néanmoins, seuls les kystes en période froide pourront être retirés. En cas de surinfection, un traitement médical et des soins locaux seront prescrits et l’intervention sera programmée 6 à 8 semaines plus tard.
Il n’y a aucun examen complémentaire à réaliser avant de se faire retirer un kyste du pubis.
Par ailleurs, il est recommandé d’arrêter de fumer avant de se faire retirer un kyste du pubis. En effet, le tabac retarde la cicatrisation et favorise les ouvertures de cicatrices en post-opératoire.
Enfin, nous ne prenons pas en charge la maladie de Verneuil. Cette pathologie doit être prise en charge par un médecin dermatologue.