Kyste sous l’aisselle : causes et traitements d’une boule sous l’aisselle.

Un kyste sous l'aisselle se traduit par une boule au niveau de l'aisselle, parfois douloureuse. Il existe plusieurs origines. Découvrez dans cet article les causes et les traitements d'un kyste de l'aisselle.

Un kyste sous l’aisselle se traduit par une boule au niveau de l’aisselle. Cette boule peut avoir plusieurs causes. Parfois le kyste peut être douloureux et invalidant. Le traitement est différent selon l’origine du kyste.

Kyste sous l’aisselle : quelles sont les causes ?

Un kyste sous l’aisselle se manifeste par une boule sous l’aisselle. Cette boule peut avoir plusieurs causes et peut même parfois devenir douloureuse.

Le kyste sébacé de l’aisselle

Le kyste sébacé, également appelé kyste épidermique, est la tumeur bénigne la plus fréquente que l’on trouve sous la peau. Cliniquement, le kyste sébacé se manifeste par une boule sous la peau. Il ne s’agit pas d’une boule de graisse mais renferme un contenu plus ou moins épais qui est essentiellement constitué de sébum et de débris cellulaires. Le sébum du kyste est produit par la capsule (ou coque) qui entoure le kyste. Le kyste communique avec la surface de la peau par l’intermédiaire d’un orifice appelé pertuis. Le sébum malodorant peut s’écouler de cet orifice, notamment lorsqu’on manipule le kyste ou qu’on le presse.

Un kyste sébacé peut se développer sur tous les régions du corps mais ils sont plus fréquents au niveau du dos, des épaules et sur le visage.

Un kyste sébacé sous l’aisselle se traduit par une boule sous l’aisselle, plus ou moins dure, qui est indolore et qui est bien mobile lorsqu’on la manipule. Le kyste peut s’infecter et devenir douloureux. Un kyste sous l’aisselle douloureux est secondaire à la surinfection d’un kyste sébacé. Le kyste augmente de volume, la peau devient inflammatoire, rouge et douloureuse. Parfois le kyste peut s’abcéder. La formation d’un abcès de l’aisselle entraîne l’écoulement de pus.

La maladie de Verneuil

La maladie de Verneuil, également connue sous le nom d’hidrosadénite suppurée, est une maladie inflammatoire chronique de la peau. Elle se caractérise par la formation de nodules douloureux dans les régions du corps où se trouvent des glandes sudoripares apocrines, telles que les aisselles, l’aine, les fesses ou le périnée.

La maladie de Verneuil se traduit donc par la présence de nodules sous la peau qui peuvent s’infecter et se transformer en abcès.

Les causes exactes de la maladie de Verneuil ne sont pas entièrement connues. Des facteurs génétiques, hormonaux et environnementaux peuvent jouer un rôle dans le développement de la maladie. Elle est également associée à des troubles du système immunitaire.

La maladie de Verneuil est une affection chronique qui peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie et être très invalidante lors des poussées inflammatoires. Le traitement vise à réduire les poussées inflammatoires.

La chirurgie n’est pas le traitement principal de la maladie de Verneuil. Le traitement est d’abord médical et est du ressort du médecin dermatologue. La chirurgie doit être envisagée en cas d’échec partiel ou total du traitement médical. Le traitement chirurgical est un traitement d’appoint qui vise à retirer les nodules persistant malgré un traitement médical bien conduit.

Le lipome de l’aisselle

Les lipomes sont des tumeurs bénignes constituées de cellules graisseuses. Un lipome se traduit par une boule de graisse molle sous la peau. Les lipomes sont rares au niveau des aisselles.

Ils sont fréquemment confondus avec une glande mammaire accessoire.

La glande mammaire accessoire

Une glande mammaire accessoire, également appelée glande mammaire surnuméraire, se développe en dehors de la glande mammaire principale. Comme le sein, elle est constituée de tissu mammaire. Elle est beaucoup plus fréquente au niveau de l’aisselle que le lipome.

Une glande mammaires accessoire peuvent se développer notamment au niveau de l’aisselle. Elles ressemblent alors à une petite bosse molle sous l’aisselle. Elle peut parfois se développer sous les deux aisselles (glande mammaire accessoire bilatérale). Elle est fréquemment confondue avec le lipome, qui est constitué uniquement de graisse, et qui est très rare au niveau des aisselles.

Bien que les glandes mammaires accessoires soient généralement bénignes, un cancer du sein peut rarement se développer dans le tissu mammaire qui la constitue. C’est pourquoi une imagerie est systématiquement réalisée avec de retirer une glande mammaire accessoire.

Le risque de cancer du sein au niveau d’une glande mammaire accessoire existe mais il n’est pas accru par la présence d’une glande mammaire accessoire. Ainsi, il n’est pas recommandé de retirer systématiquement une glande mammaire accessoire. En revanche, elles peuvent parfois être inesthétiques et gêner l’habillage au niveau des aisselles.

L’adénopathie axillaire

Une boule sous l’aisselle peut aussi être une adénopathie, c’est à dire un ganglion inflammatoire.

Cliniquement, une adénopathie axillaire est plus profonde qu’un kyste de la peau. En effet, elles ne sont pas développées directement sous la peau, mais sous le fascia clavi-pectoro-axillaire, c’est à dire dans la graisse très profonde de l’aisselle. Une adénopathie peut être douloureuse. Néanmoins, la peau en regard n’est jamais inflammatoire, contrairement au cas du kyste surinfecté.

Les causes des adénopathies axillaires sont très variées et s’intègrent généralement dans un tableau clinique. Le médecin recherchera des symptômes associées et prescrira des examens complémentaires en fonction de son examen clinique pour en déterminer l’origine.

Comment retirer un kyste sous l’aisselle ?

Kyste sébacé sous l’aisselle

Seuls les kystes non douloureux peuvent être retirés

Le traitement d’un kyste sous l’aisselle repose uniquement sur la chirurgie. Il s’agit d’une intervention de chirurgie dermatologique.

Un kyste sébacé de l’aisselle peut être retiré pour éviter qu’il ne s’infecte et devienne douloureux d’une part, et pour des raisons esthétiques d’autre part.

L’opération d’un kyste sous l’aisselle ne peut être réalisée qu’en phase froide, c’est à dire lorsque le kyste n’est ni inflammatoire ni douloureux. Si le kyste est douloureux, il faudra attendre entre 6 et 8 semaines pour intervenir et retirer le kyste. Dans ce cas, des antibiotiques pour une durée courte et des soins locaux seront prescrits. Un kyste en phase inflammatoire ne doit pas être opéré. En effet, l’inflammation compromet l’exérèse complète du kyste. Cela signifie qu’on risque de ne pas retirer correctement tout le kyste et il est probable que le kyste récidive à distance. De plus, la cicatrisation se fait dans de mauvaises conditions lorsque la peau est inflammatoire, avec un risque de cicatrice inesthétique voire d’ouverture de cicatrice en post-opératoire.

Déroulement de l’opération pour enlever un kyste sébacé

La chirurgie du kyste est appelée exérèse chirurgicale. Elle consiste donc à réaliser l’ablation du kyste en totalité et se déroule sous anesthésie locale.

L’intervention peut avoir lieu directement au cabinet. Il est inutile d’aller au bloc opératoire pour retirer un kyste sébacé de l’aisselle.

Cette opération dure une quinzaine de minutes. L’anesthésie locale est effectuée avec de la Xylocaïne qui est infiltrée à l’aide d’une aiguille fine. Seule la peau de l’aisselle autour du kyste est anesthésiée. Le chirurgien procède ensuite à l’ablation du kyste. On retire un petit fuseau de peau emportant l’orifice du kyste puis on libère toute la coque du kyste située sous la peau. Le plus important est de retirer le kyste en totalité, sans l’ouvrir, pour éviter la récidive à distance. En effet, la récidive est systématique si on laisse un fragment de coque sous la peau. La peau est ensuite refermée à l’aide de fils de suture. Un pansement est mis en place à la fin de l’intervention.

Le kyste est envoyé pour analyse au laboratoire (examen au microscope systématique).

Aucun arrêt de travail n’est nécessaire. Le travail peut être repris le jour même.

Les consignes post-opératoires sont simples : douche à l’eau et au savon doux chaque jour, sans le pansement. Aucun soin infirmier n’est nécessaire. Le sport et la baignade doivent néanmoins être évités pendant une période de 2 à 3 semaines. La cicatrice devra être protégée du soleil pendant 1 an (crème solaire indice 50+).

Glande mammaire accessoire

Une glande mammaire accessoire axillaire peut être retirée pour des raisons esthétiques.

En effet, elle peut être responsable d’une boule visible et disgracieuse sous l’aisselle. L’aisselle est parfois déformée et cela peut gêner l’habillage.

L’opération pour enlever une glande mammaire accessoire de l’aisselle peut se dérouler soit sous anesthésie locale (lorsque la glande mammaire accessoire et de petite taille, unilatérale, chez une patiente mince), ou bien sous anesthésie générale. Dans tous les cas, elle se déroule au bloc opératoire, en chirurgie ambulatoire.

Une imagerie (écho-mammographie) est indispensable avant de programmer l’intervention chirurgicale.

L’objectif de la chirurgie est de retirer toute la glande mammaire accessoire qui est ensuite envoyé pour analyse, au laboratoire. L’analyse permet de confirmer le diagnostic d’une part, et vérifier qu’il n’y a pas de cancer dans la glande d’autre part. En effet, un cancer du sein peut se développer dans une glande mammaire accessoire. En revanche, le risque de cancer du sein n’est pas accru par la présence d’une glande mammaire accessoire. Il n’est donc pas recommandé de les retirer systématiquement.

Où retirer un kyste sous l’aisselle ?

Enlever un kyste sous l’aisselle est une intervention simple qui peut être réalisée par n’importe quel chirurgien. En France, le chirurgien plasticien est le plus souvent sollicité.

Au Centre de Chirurgie Dermatologique Paris Monceau, nous retirons régulièrement des kystes sur différentes régions du corps, et notamment au niveau de l’aisselle. S’il s’agit d’un kyste sébacé et qu’il n’est pas inflammatoire et douloureux, l’intervention peut même être réalisée le jour de la consultation.

Pour une glande mammaire accessoire de l’aisselle, l’intervention sera programmée au bloc opératoire à la clinique Ambroise Paré, sous anesthésie locale le plus souvent.