Une boule sous l’aisselle chez la femme a peu de chances d’être un simple lipome ! En effet, le plus souvent il s’agit d’une glande mammaire accessoire. Les lipomes sont très rares au niveau des aisselles. Le traitement d’une glande mammaire accessoire est chirurgical.
Boule sous l’aisselle chez la femme : est-ce une glande mammaire accessoire ?
Chez la femme, une boule sous l’aisselle est fréquemment une glande mammaire accessoire
Une glande mammaire accessoire, également appelée glande mammaire surnuméraire, correspond à du tissu mammaire qui s’est développé en dehors du sein. La localisation principale de la glande mammaire accessoire est l’aisselle. Elle est beaucoup plus fréquente au niveau de l’aisselle que le lipome.
Une glande mammaire accessoire axillaire se présente cliniquement sous la forme d’une boule sous l’aisselle, de consistance molle et bien mobile par rapport à la peau. Une glande mammaire accessoire est parfaitement indolore. Elle peut fréquemment apparaître au niveau des deux aisselles. On parle de glande mammaire accessoire axillaire bilatérale. Elle est fréquemment confondue avec le lipome, qui est constitué uniquement de graisse. Le lipome est très rare au niveau des aisselles.
Bien que les glandes mammaires accessoires soient dans l’immense majorité des cas bénignes, un cancer du sein peut se développer dans le tissu mammaire qui la constitue. C’est pourquoi une imagerie est systématiquement réalisée avec de retirer une glande mammaire accessoire. L’imagerie (échographie axillaire ou IRM axillaire) permet par ailleurs de confirmer le diagnostic.
Le risque de cancer du sein au niveau d’une glande mammaire accessoire n’est pas nul mais il n’est pas accru par la présence d’une glande mammaire accessoire. Ainsi, il n’est pas recommandé de retirer systématiquement une glande mammaire accessoire. En revanche, elles peuvent parfois être visibles et inesthétiques voire gêner l’habillage au niveau des aisselles. Dans ce cas, la chirurgie permet de les retirer.
Les kystes sébacés sont également fréquents au niveau des aisselles
Le kyste sébacé, également appelé kyste épidermique, se manifeste également par une boule sous la peau. Il apparaît consécutivement à une glande sébacée qui se bouche et se gorge de sébum. Le kyste est constituée d’une coque (ou capsule) renfermant un liquide plus ou moins épais malodorant. Il communique avec la peau par un petit pertuis (petit orifice) généralement visible à la surface de la peau. La pression du kyste fait sourdre le liquide malodorant à la surface de la peau.
Il est très facile de faire le diagnostic d’un kyste sébacé. Aucun examen d’imagerie n’est nécessaire. Le kyste sébacé de l’aisselle se traduit par une boule de consistance dure, qui est attachée à la peau lorsqu’on le manipule. La pression du kyste fait apparaître le liquide malodorant qu’il renferme. De plus, un kyste sébacé peut s’infecter et devenir douloureux. Le kyste augmente alors de volume, la peau devient inflammatoire, rouge et douloureuse. Parfois le kyste peut s’abcéder. La formation d’un abcès de l’aisselle entraîne l’écoulement de pus.
Le traitement d’un kyste sébacé est uniquement chirurgical.
Comment enlever une glande mammaire accessoire de l’aisselle ?
Il n’est pas obligatoire de retirer une glande mammaire accessoire. La chirurgie est généralement envisagée pour des raisons esthétiques.
En effet, une glande mammaire accessoire axillaire peut être responsable d’une boule visible et disgracieuse qui déforme l’aisselle.
L’opération pour enlever une glande mammaire accessoire de l’aisselle peut se dérouler soit sous anesthésie locale, soit sous anesthésie générale. L’anesthésie générale est privilégiée pour des raisons de confort lorsque la glande mammaire accessoire est volumineuse ou lorsqu’elle est présente au niveau des deux aisselles. Dans tous les cas, l’opération a lieu au bloc opératoire, en chirurgie ambulatoire.
Une imagerie (écho-mammographie) est indispensable avant de programmer l’intervention chirurgicale.
L’objectif de la chirurgie est de retirer toute la glande mammaire accessoire qui est ensuite envoyée pour analyse, au laboratoire. L’analyse permet de confirmer le diagnostic d’une part, et vérifier qu’il n’y a pas de cancer dans la glande d’autre part. En effet, une glande mammaire accessoire est constituée de tissu mammaire, ce qui explique qu’un cancer du sein peut s’y développer. En revanche, le risque de cancer du sein n’est pas accru par la présence d’une glande mammaire accessoire. Il n’est donc pas recommandé de les retirer systématiquement.
Quelles sont les consignes après la chirurgie d’une glande mammaire accessoire ?
Les consignes sont simples :
- Douche à l’eau et au savon, sans le pansement dès le soir de l’intervention.
- Aucun fil à retirer (fils résorbables).
- Reprise du sport et de la baignade (piscine et eau de mer) 3 semaines après la chirurgie.
- Des séances de kinésithérapie douce peuvent être prescrites pour éviter l’engourdissement précoce de l’aisselle.
- Quelques jours d’arrêt de travail pourront être nécessaire en fonction de l’activité professionnelle exercée.
Y-a-t’il une cicatrice après la chirurgie d’une glande mammaire accessoire ?
La chirurgie d’une glande mammaire accessoire va laisser une cicatrice sous l’aisselle. La cicatrice est définitive. L’objectif est d’obtenir une cicatrice discrète.
Quel chirurgien pour enlever une boule sous l’aisselle ?
Enlever une glande mammaire accessoire est une intervention simple qui peut être réalisée par n’importe quel chirurgien. En France, le chirurgien plasticien est le plus souvent sollicité.
Au Centre de Chirurgie Dermatologique Paris Monceau, nous retirons régulièrement des glandes mammaires accessoires, qu’elles soient situées au niveau de l’aisselle, ou ailleurs. L’intervention sera programmée au bloc opératoire, à la clinique Ambroise Paré, si possible sous anesthésie locale.