Chirurgie du carcinome basocellulaire
La chirurgie du carcinome basocellulaire est le principal traitement du carcinome basocellulaire.
Le carcinome basocellulaire est le plus fréquent des cancers de la peau. Il se développe dans les cellules de l’épiderme, la couche la plus superficielle de la peau.
Le carcinome basocellulaire est causé par une exposition excessive au soleil. Il est donc le plus souvent retrouvé sur les zones exposées au soleil, telles que le visage, le cou et les mains. Son incidence augmente également avec l’âge.
Il se présente sous la forme d’une tâche rouge ou rosée, souvent en relief, parfois croûteuse et qui ne guérit pas. Il peut être à l’origine de saignements.
Leur traitement repose sur l’exérèse chirurgicale avec des marges de sécurité.
Cette intervention de chirurgie dermatologique peut être réalisée par le chirurgien dermatologue sous anesthésie locale, directement au centre le jour même.
Quels sont le symptômes d’un carcinome basocellulaire ?
Le carcinome basocellulaire a le plus souvent l’aspect d’une tâche rouge ou rosée, souvent en relief, parfois croûteuse et qui ne guérit pas. Parfois, cette tâche peut saigner. L’aspect en perle translucide est typique.
Il existe en réalité différents types de carcinomes basocellulaires :
- Le CBC nodulaire : il s’agit du type le plus courant de CBC et se présente sous la forme d’une bosse translucide ou perlée. Il est le plus souvent bien limité.
- Le CBC superficiel : ce type se développe sur la couche supérieure de la peau et peut apparaître sous forme de plaques rouges et squameuses. Il a la particularité de pouvoir être guéri par des crèmes.
- Le CBC scléro-dermiforme : il se caractérise par une croissance lente et une apparence cireuse ou perlée. Il est souvent très mal limité et est associé à un risque de récidive élevé.
- Le CBC pigmenté ou tatoué : ce type peut parfois être confondu avec un mélanome car il contient des zones pigmentées.
Comment faire le diagnostic de carcinome basocellulaire ?
Le diagnostic de carcinome basocellulaire peut être posé cliniquement par le dermatologue lorsque la présentation clinique est typique.
La confirmation du diagnostic repose sur une biopsie qui consiste à prélever un fragment de peau qui est ensuite analysé au microscope au laboratoire.
Quelle est la différence entre un carcinome basocellulaire et un carcinome épidermoïde ?
Le carcinome basocellulaire et le carcinome épidermoïde sont des cancers de la peau qui se développent tous les deux à partir des cellules de l’épiderme, la couche la plus superficielle de la peau.
Si le carcinome basocellulaire se développe à partir des cellules basales de l’épiderme, le carcinome épidermoïde lui se développe à partir des cellules squameuses de l’épiderme.
Le carcinome épidermoïde est plus agressif que le carcinome basocellulaire.
En effet, un carcinome basocellulaire n’a qu’une évolution locale. A l’inverse, un carcinome épidermoïde peut se propager en donnant des métastases.
Quelle est la différence entre un carcinome et un mélanome ?
Le carcinome cutané et le mélanome sont deux types de cancers de la peau. La principale différence entre le carcinome cutané et le mélanome est le type de cellules dans lesquelles ils se développent. Le carcinome cutané se développe dans les cellules de la couche supérieure de la peau (l’épiderme) tandis que le mélanome se développe dans les cellules qui produisent la mélanine (mélanocytes). Leur prise en charge est très différente.
Quelle est la différence entre un carcinome basocellulaire superficiel et infiltrant (ou invasif) ?
Le carcinome basocellulaire superficiel ne pénètre pas profondément dans la peau. Cliniquement, il se manifeste sous la forme de plaques rouges et squameuses sur la peau, qui peuvent saigner ou croûter. Le diagnostic est confirmé par une biopsie réalisée par le dermatologue. Le traitement du carcinome basocellulaire superficiel dépend de la taille et de la localisation de la lésion. Les options thérapeutiques incluent la chirurgie (exérèse chirurgicale avec des marges de sécurité), la cryothérapie (destruction de la lésion par le froid) et l’utilisation de crèmes topiques (Imiquimod également appelé Aldara en pharmacie).
Contrairement au carcinome basocellulaire superficiel, le carcinome basocellulaire infiltrant (ou invasif) peut se propager plus profondément dans la peau, atteignant parfois les tissus sous-jacents. Cliniquement, il se présente sous la forme d’une bosse avec des bords irréguliers ou bien sous la forme d’une ulcération qui ne guérit pas et qui saigne. Le diagnostic est confirmé par la biopsie réalisée par le dermatologue. Le traitement repose sur la chirurgie (exérèse chirurgicale avec des marges de sécurité). Le risque de récidive est plus élevé en cas de carcinome basocellulaire infiltrant qu’en cas de carcinome basocellulaire superficiel.
Le carcinome basocellulaire peut-il donner des métastases ?
Les métastases sont des cellules cancéreuses qui se propagent depuis le site d’origine vers d’autres parties du corps, par le biais de la circulation sanguine ou lymphatique.
Le carcinome basocellulaire ne donne jamais de métastases. En effet, son évolution est uniquement locale. Il s’étend donc uniquement latéralement et en profondeur.
Y-a-t’il des examens d’imagerie à réaliser en cas de carcinome basocellulaire ?
Aucun examen d’imagerie n’est nécessaire pour un carcinome basocellulaire car il ne donne jamais de métastases.
Comment se déroule la chirurgie du carcinome basocellulaire ?
L’opération consiste à réaliser une exérèse chirurgicale avec des marges de sécurité sous anesthésie locale. Cette intervention dure environ 20 minutes et se déroule au cabinet la plupart du temps.
L’anesthésie locale est effectuée à l’aide d’une petite aiguille permettant d’infiltrer de la xylocaïne autour du carcinome basocellulaire. Seule la région opérée est endormie. Le carcinome est ensuite retiré à l’aide d’un bistouri avec des marges de sécurité de quelques millimètres puis la peau est refermée par des fils de suture. L’intervention est parfaitement indolore, aucune douleur n’est ressentie pendant le geste chirurgical, ni après le geste. Un pansement est mis en place en fin d’intervention.
Le carcinome est retiré en totalité et envoyé en pour analyse au laboratoire. Les résultats sont obtenus au bout de 10 jours environ.
Enfin, un geste de chirurgie réparatrice est nécessaire dans certains cas (effectué au bloc opératoire sous anesthésie locale). Nous sommes chirurgiens plasticiens spécialisés en chirurgie reconstructrice. Si cela est nécessaire, nous vous proposerons le geste de chirurgie réparatrice le plus adapté à votre cas.
Comment sont réalisées les analyses après la chirurgie du carcinome ?
Une fois que la chirurgie du carcinome basocellulaire a été réalisée, la pièce opératoire est systématiquement envoyée pour analyse au laboratoire.
Une analyse anatomopathologique (examen au microscope) est effectuée par le laboratoire. Cela permet de confirmer le diagnostic d’une part, et de vérifier que tout le carcinome basocellulaire a été retiré d’autre part (avec les bonnes marges de sécurité). Nous travaillons avec le Centre National de Dermatopathologie.
Nous avons un coursier qui transmet les prélèvements au laboratoire, vous n’avez aucune démarche à effectuer.
Les résultats sont obtenus en 10 jours environ.
Est-ce que la chirurgie micrographique de Mohs présente un intérêt dans le traitement d’un carcinome basocellulaire ?
La chirurgie de Mohs est plus contraignante (et plus coûteuse) à mettre en place qu’une chirurgie conventionnelle. En France, c’est la technique verticale modifiée (ou Mohs lent) qui est le plus souvent effectuée.
Elle peut présenter un intérêt pour les CBC à haut risque de récidive : CBC récidivant, CBC sclérodermiformes, CBC localisés dans des zones à haut risque de récidive (nez et zones péri-orificielles du visage).
Elle est effectuée en centre spécialisé et fait appel à des médecins anatomo-pathologistes hautement qualifiés en dermato-pathologie.
Quelles sont les précautions à prendre après la chirurgie ?
Un suivi au moins annuel avec un dermatologue est indispensable.
Le sport et la baignade doit être évités pendant la durée de la cicatrisation (entre 1 et 3 semaines selon la localisation).
La cicatrice doit être protégée du soleil pendant 1 an.
Quelles sont les mesures de prévention du carcinome de la peau ?
Le carcinome cutané est principalement causé par une exposition excessive au rayons UV.
Voici donc quelques mesures de prévention :
- Protection contre les rayons UV : il est essentiel de protéger votre peau des rayons UV du soleil en portant des vêtements de protection, tels que des chapeaux à larges bords et des chemises à manches longues, et en utilisant régulièrement une crème solaire à large spectre avec un indice de protection solaire (IPS) d’au moins 50.
- Éviter les expositions prolongées au soleil : il est important de limiter l’exposition au soleil pendant les heures les plus chaudes de la journée, notamment entre 10h à 16h, lorsque les rayons UV sont les plus forts. Essayez de rester à l’ombre autant que possible pendant cette période de la journée.
- Éviter les cabines de bronzage : les cabines de bronzage émettent également des rayons UV qui peuvent endommager votre peau et augmenter votre risque de développer un cancer de la peau. Il est donc préférable de les éviter.
- Auto-examen régulier de la peau : il est important de surveiller régulièrement votre peau pour détecter tout changement ou apparition d’une nouvelle lésion. Si vous remarquez quelque chose d’inhabituel, consultez un médecin immédiatement.
- Visite régulière chez un dermatologue : les visites régulières chez un dermatologue peuvent aider à détecter le carcinome cutané à un stade précoce et à traiter les lésions avant qu’elles ne deviennent plus graves. Une visite annuelle chez le dermatologue est indispensable en cas d’antécédent personnel de carcinome cutané.
En suivant ces étapes simples, vous pouvez minimiser votre risque de développer un cancer de la peau et protéger votre peau des dommages causés par le soleil.
Existe-t’il un risque de récidive en cas de carcinome basocellulaire ?
Le risque évolutif majeur du carcinome basocellulaire est la récidive locale.
Le risque de récidive locale va dépendre de plusieurs facteurs pronostics. Les facteurs de mauvais pronostic sont les suivants :
- Le siège du carcinome basocellulaire. Il existe en effet des régions à haut risque de récidive : le nez et les zones péri-orificielles du visage.
- Le caractère clinique mal limité.
- La taille. Une taille de plus de 1 cm dans les zones à haut risque et de plus de 2 cm dans les autres zones est un facteur de mauvais pronostic.
- Le type histologique. L’examen microscopique permet de déterminer si le carcinome basocellulaire est de mauvais pronostic. Le type sclérodermiforme et le caractère infilitrant sont des facteurs de mauvais pronostic.
D’autre part, les personnes ayant un antécédent de carcinome ont un risque plus élevé de développer un nouveau carcinome.
Il est donc important de réaliser une auto-surveillance régulière de votre peau. Votre dermatologue pourra vous apprendre les principes de cette auto-examen. Les visites régulières avec le dermatologue sont également indispensables pour détecter l’apparition d’un nouveau carcinome. Enfin, les mesures de prévention doivent être appliquées scrupuleusement.
La chirurgie du carcinome basocellulaire est-elle remboursée par la Sécurité Sociale ?
La chirurgie du carcinome basocellulaire est une intervention remboursée par la Sécurité Sociale et par la mutuelle.